par Laurène Meyze
Quand aimer devient un défi douloureux
Entre deux foyers : l’effort constant de l’enfant
Dans une garde partagée, l’enfant se retrouve souvent à jongler entre deux foyers. Ce va-et-vient, bien qu’organisé sur le papier, peut devenir une source de stress émotionnel. Faire et défaire sa valise, passer d’un environnement à l’autre, s’adapter à des règles différentes, et parfois même à des valeurs ou des attentes contradictoires – tout cela demande une énergie colossale pour un enfant.
Pour le parent qui récupère son enfant, cela peut également être une épreuve. La sensation que l’équilibre atteint la semaine précédente s’est volatilisé, qu’il faut tout recommencer : réinstaurer des routines, réajuster les comportements, et parfois apaiser un enfant qui revient perturbé, triste, ou même en colère.
Et que dire des moments où l’enfant exprime un refus d’aller chez l’autre parent ? Cette situation place souvent le parent gardien dans une position délicate, tiraillé entre le respect des accords parentaux et la culpabilité de forcer son enfant à partir.
Les objets deviennent alors les vecteurs de ce lien inévitable : le sac ou la valise que l’enfant transporte d’un foyer à l’autre, remplie non seulement de vêtements, mais aussi de tensions, de silences, et parfois d’émotions qu’il ne sait comment exprimer.
Cette dualité entre les deux foyers s’inscrit non seulement dans le quotidien, mais aussi dans le cœur de l’enfant, qui peut se sentir partagé, perdu, voire même coupable d’aimer ses deux parents.
L'enfant, symptôme d'un conflit plus large
Après une séparation, l’enfant peut devenir le symptôme visible de tensions non résolues entre ses parents. Ce phénomène, souvent marqué par un conflit de loyauté, place l’enfant dans une position douloureuse : aimer l’un pourrait être perçu comme une trahison envers l’autre.
Que la famille soit monoparentale ou recomposée, ces dynamiques se complexifient dans le cadre d’une garde partagée, où l’enfant doit jongler entre deux foyers aux attentes parfois opposées.
L’arrivée d’un beau-parent dans ce système ajoute une nouvelle couche de défis. Trouver sa place dans une famille déjà fragilisée, tout en respectant les relations parent-enfant existantes, devient alors un exercice délicat, pour l’enfant comme pour le beau-parent.
Les signes sont souvent déroutants : un enfant qui passe de l’affection au rejet pour l'autre parent ou le beau-parent, des phrases qui semblent être des répétitions d’un discours d’adulte, des comportements soudainement dénués de spontanéité ou empreints de colère inexpliquée. Ces comportements, bien qu’inquiétants, ne trouvent pas leur origine dans l’enfant lui-même. Ils sont le reflet d’un mal-être qu’il ne maîtrise pas et qu’il ne peut verbaliser.
Le conflit de loyauté est souvent exacerbé par la rivalité entre les parents biologiques. Il n’est pas rare qu’un parent exige, implicitement ou explicitement, une allégeance totale de l’enfant, lui demandant de rejeter l’autre parent ou le beau-parent. Incapable de concilier sa raison et son cœur, l’enfant manifeste ce mal-être à travers des troubles du comportement : agressivité, repli, mutisme, tristesse, anxiété, et parfois des comportements plus déroutants comme des gestes répétitifs ou des attitudes qui peuvent sembler inappropriées pour son âge. Ces expressions, aussi déroutantes soient-elles, ne sont jamais "mauvaises" ou "anormales" : elles sont des soupapes pour apaiser un stress qu’il ne sait verbaliser.
Ces manifestations sont des symptômes, non des causes, et concentrer les efforts uniquement sur l’enfant ne peut suffire.
Pour apaiser ces troubles, il est essentiel de travailler sur la dynamique parentale et de désamorcer cette rivalité. L’enfant ne peut s’épanouir que lorsque ses deux parents lui permettent d’aimer librement et sans condition. Ce travail ne se fait pas seul, mais nécessite un accompagnement adapté, visant à apaiser les tensions et à restaurer un climat propice au bien-être familial.
Trouver sa place : le défi du beau-parent
Ces dynamiques complexes ne s’arrêtent pas à l’enfant. Elles s’étendent également au beau-parent, qui entre dans un système familial déjà marqué par les tensions et les fragilités. En cherchant à soutenir son conjoint et à établir une relation avec l’enfant, le beau-parent est souvent confronté à des défis uniques.
Comment aimer un enfant sans craindre d’empiéter sur le rôle de son parent biologique ? Comment s’autoriser à poser des limites sans être perçu comme intrusif ? Et que faire lorsque l’enfant lui-même, partagé entre loyauté et culpabilité, rejette ces gestes d’affection ou d’autorité ?
L’arrivée d’un beau-parent dans une famille recomposée implique un nouvel ajustement, non seulement pour lui, mais pour tout le foyer. Les règles changent, le quotidien est chamboulé, et les émotions de chacun s’entremêlent. Face à ces défis, le beau-parent peut se retrouver à hésiter : faut-il s’investir davantage ou, au contraire, prendre du recul ?
La transition entre deux foyers ne se limite donc pas à des changements géographiques ou organisationnels ; elle redéfinit les relations, les dynamiques, et les frontières émotionnelles au sein de la famille recomposée.
Des ajustements pour naviguer dans cette complexité
À cette complexité familiale s’ajoute souvent un poids invisible, mais bien réel : celui des traumatismes du passé. Une mère ou un père peut ressentir une profonde culpabilité à l’idée d’envoyer son enfant chez l’autre parent, surtout lorsque celui-ci a eu des comportements toxiques par le passé. Pourtant, refuser cette transition peut signifier sacrifier les rares moments de sérénité nécessaires pour se recentrer, préserver son couple, ou simplement souffler.
Cette tension constante entre le besoin de protéger son enfant et celui de préserver sa propre santé mentale – ainsi que sa relation avec le beau-parent – devient une charge mentale écrasante. Et plus cette culpabilité s’installe, plus elle alimente un cercle vicieux où le parent se sent impuissant, isolé, et submergé.
Les blessures passées, qu’elles soient liées à des relations toxiques ou à des expériences personnelles douloureuses, réactivent des mécanismes de défense. Ces réactions, bien qu’involontaires, compliquent encore davantage la gestion des défis quotidiens, impactant à la fois l’enfant et l’ensemble de la famille.
Reconnaître cette charge mentale, ce n’est pas admettre un échec : c’est le premier pas vers un apaisement durable. Il s’agit de s’autoriser à chercher un soutien pour reprendre le contrôle, alléger ce fardeau, et avancer avec plus de clarté et de sérénité.
Un accompagnement sur-mesure avec le forfait "Gestion de crise"
Face à ces multiples défis – entre la complexité des relations dans une famille recomposée (ou non), l'impact d'un parent toxique, les troubles du comportement symptômes du mal être de l'enfant, et le poids des traumatismes passés – il est parfois difficile de trouver des solutions seul(e). C’est notamment le pourquoi j’ai conçu un forfait “Gestion de crise”, pensé pour répondre à toutes ces possibles situations avec un accompagnement global et personnalisé.
Dans ce forfait, je vous propose de :
Cet accompagnement transversal vise à vous rendre acteur/actrice de votre parentalité, réassurer vos décisions quant aux besoins de votre enfant, tout en réaffirmant votre rôle de parent. Il est là pour vous transmettre des bases solides pour comprendre les dynamiques de votre famille et des outils concrets pour y répondre. Ensemble, nous travaillerons pour que vous puissiez aborder chaque étape avec plus de confiance et d'équilibre, dans le respect de votre rôle unique et précieux de parent.
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